Dans les années 2000, plusieurs études ont été menées dans le domaine de la santé, plaçant le patient au cœur des préoccupations. Ces approches innovantes ont pour objectif de le responsabiliser en accordant un intérêt particulier à son historique médical. Cette pratique a été évincée à partir de 2010 par le « partenariat patient » qui fait participer les patients dans leurs soins.
Qu'est-ce qu'un partenaire patient ?
Même si le patient est toujours responsable de son état de santé, le patient partenaire est désormais considéré comme l'intervenant principal de l'équipe soignante. Ses connaissances expérientielles font de lui un actant tout aussi important que le médecin et le personnel soignant. Dans le cadre d'un travail participatif, le patient est perçu comme un membre de l'équipe de santé. Il contribue alors à son propre parcours de soin, mais aussi à la création, l'ajustement et l'évaluation des traitements fournis par l'équipe médicale.
Essayons alors se voir, de plus près, la signification concrète du partenaire patient. Cette expression désigne un patient qui contribue, de manière active, aux décisions liées aux traitements qui lui sont accordés, avec la participation de l'équipe médicale. Il apparait donc comme le maître de son présent et de son futur.
Cette approche s'est construite par opposition à celle de la médecine traditionnelle où le patient était vu comme un élément passif qui se contentait de suivre les directives du médecin aveuglément. Le patient partenaire est, quant à lui, une partie prenante des décisions, en raison de son expérience avec la maladie. Ainsi, les éléments informationnels apportés par le patient deviennent une source de savoir dont la valeur est tout aussi importante que celle du personnel soignant. À l'approche scientifique s'ajoute une dimension personnelle incontestablement valide. Pour plus d'informations, rendez-vous sur ce site !
Un modèle médical innovant et une collaboration constructive
Des études ont montré qu'il y a une complémentarité entre les connaissances expérientielles du patient et le savoir-faire de l'équipe médicale. Les scientifiques parlent alors d'une « co-construction » des savoirs. Ainsi, un partenariat efficace est le résultat d'un échange bilatéral. Les domaines du savoir sont placés sur une ligne d'égalité : ils possèdent tous la même valeur et doivent se compléter pour aboutir à un traitement personnalisé qui convient au patient.
Le partenariat patient est fondé sur l'idée de la singularité du patient. Comme chaque personne est différente avec un parcours qui lui est propre, il faut tenir compte de ces particularités afin de mettre en place le plan de soins qui lui correspond. Cette approche prend alors en considération :
- l'éducation et le parcours scolaire ;
- la facilité ou la difficulté à s'informer ;
- la participation au processus de traitement ;
- la contribution à la prise de décision.
La participation du patient au traitement dont il fait l'objet n'est pas perçue comme quelque chose de naturelle. C'est pourquoi un changement de perspective doit s'opérer amenant le patient à quitter son ancien statut passif pour endosser un rôle plus actif au sein du schéma de traitement médical. Il doit alors bénéficier d'un accompagnement intelligent pour s'intégrer progressivement à l'équipe globale. Grâce à une initiation habile, il va, peu à peu, comprendre le nouveau rôle qui lui est assigné et développer ses capacités participatives.
Le partenariat patient consiste alors à trouver des solutions sur-mesure à un problème de santé en agissant ensemble !
L'approche du patient partenaire : comment ça marche ?
Aujourd'hui, l'approche du partenaire santé est surtout appliquée dans les établissements spécialisés dans le traitement des maladies chroniques et des cancers. Plusieurs cliniques et hôpitaux trouvent ce modèle inspirant et tentent de développer cette pratique et de l'appliquer dans tous les départements. Des étudiants en médecine ont, eux aussi, été impliqués. Ils suivent des formations pour comprendre les ressources nécessaires pour déployer le partenariat médecins/patient et mettre en place des plans de soins qui tiennent compte de la singularité de chaque individu.
Ce modèle peut être divisé en deux volets complémentaires. Le premier consiste à se référer à l'expérience du patient, en analysant ses antécédents médicaux et les soins auxquels il a eu recours tout au long de sa vie. Le second volet s'appuie sur le savoir du corps médical et ses connaissances scientifiques pour élaborer une stratégie de soins efficace.
Pour poser les fondements du partenariat, on utilise des « patients-ressources », autrement dit, des patients dont la maladie a été stabilisée ou des patients qui sont déjà guéri après avoir reçu un traitement efficace. Ces sujets sont choisis parce qu'ils possèdent suffisamment de recul pour parler de leur expérience, évoquer les difficultés auxquelles ils ont été confrontés et proposer des pistes pour améliorer le système de soins.
L'échange de connaissances et d'idées permet à l'équipe médicale d'optimiser leurs interventions et de créer une structure solide pour ce partenariat entre le personnel soignant et les sujets atteints de maladies similaires. Cela permet d'augmenter l'efficacité des traitements et de personnaliser le parcours de rétablissements de chacun des patients.
Une pratique prometteuse qui va révolutionner le monde médical
Au cours des dernières années, la pratique médicale a connu des bouleversements considérables. Les cabinets sont désormais numérisés. Les patients peuvent y accéder à distance avec une aisance sans précédent. Le niveau de professionnalisme est aujourd'hui plus grand. Une nouvelle progression a été constatée avec le déploiement du modèle patient partenaire.
Ces changements impliquent forcément un effort d'adaptation nécessaire pour la réussite de ce modèle. Ainsi, ce dernier peut métamorphoser le travail des médecins et celui du médecin généraliste de famille plus particulièrement. Beaucoup de professionnels de la santé ont été conquis par cette approche d'un nouveau genre qui accorde au patient une place centrale.
Il va sans dire que ce modèle a toutes ses chances de se démocratiser, surtout que les technologies modernes et Internet ont facilité l'accès à l'information. Plus soucieux de leur santé, les patients peuvent s'impliquer davantage dans le parcours de soins et aider les médecins à leur prodiguer le traitement adéquat.